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Mon travail à Essence Arenal

EN CHARGE DE MA PREMIÈRE FERME AU COSTA RICA...

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Présentation de la ferme

Essence Arenal est situé à El Castillo, petit village proche de La Fortuna bâti sur les collines qui bordent le lac Arenal, et qui jouit d’une vue imprenable sur le volcan Arenal.
Ce petit village est situé entre 600 et 900m d'altitude. 

El Castillo possède une pluviométrie importante. Même dans les mois les plus secs il y a beaucoup de pluie.  Sur l'année, la température moyenne à El Castillo est de 23.5°C et les précipitations sont en moyenne de 3880 mm.
Les périodes de très forte pluie sont en novembre et décembre mais aussi parfois au mois de juin.
Les mois les plus secs sont de janvier à mars.
En effet l'humidité y est très présente tout au long de l'année, souvent au dessus de 80%, nous sommes vraiment dans un climat tropical.
Les vents dominants, mais toutefois modérés viennent pour la plupart du temps de l'Est à une vitesse en moyenne de 20 km/h. Les mois les plus venteux sont de janvier à mars.
La ferme s'étend sur 22 hectares de terres d’une qualité exceptionnelle, entre pâturages verdoyants et jungle luxuriante.

La faune et la flore y sont très diversifiées et abondantes.

En 2004, Nico Botefur décide de s'installer à El Castillo et a pour projet de monter un Ecolodge avec une ferme de permaculture. Quand il commence le chantier au tout début les terres sont assez pauvres et tassées dû au passage constant des vaches qui ont pâturer pendant des années. Cela va prendre au moins trois ans avant de récupérer un sol  riche en vie microbiologique. Il ne va cesser de faire planter des arbres afin de rétablir un écosystème diversifié et sain. Le projet de la finca de Essence Arenal est lancé ainsi qu'en parallèle son projet d'écolodge afin d'assurer une économie et diversifier ses sources de revenus.
ttps://www.youtube.com/watch?v=YL2JOflTUCs&feature=share&fbclid=IwAR2qx_tQXZljN9nkzXBWk1ysrSDBtRGvoabwbt_53daR9WQ1Ck-HIjCla44

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Quelles sont mes tâches?

Dans cette rubrique je vais vous présenter toutes mes projets, conceptions , que j'ai pu mettre en place au sein de la ferme et Ecolodge Essence Arenal.

Je suis arrivée à Essence Arenal au Costa Rica le 19 février 2019 en tant que volontaire. J'ai travaillé pendant 2 mois en tant que bénévole jusqu'à ce que le propriétaire Nico Botefur me demande d'être en charge de la ferme. 
Mon travail consistait à ;

  • Mettre en place une organisation à la ferme, et créer des protocoles de fonctionnement

  • La mise en place d'une production d'annuel pour fournir le restaurant végétarien de l'écolodge

  • Réaliser le design de la serre en bambou qui accueillera les plantes médicinales

  • Fabrication de produits médicinaux type teintures

  • Créer une interface sur internet pour recruter les volontaires

  • Encadrer les volontaires à la ferme et leurs travaux

  • Faire la conception du nouveau jardin forêt comestible et réalisation de sa mise en place

  • Guider les touristes lors de tours pédagogiques dans la ferme / fabrication du cacao

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Mes débuts dans la ferme

Quand je suis arrivée à Essence Arenal, je me suis d'abord mise en retrait comme observatrice afin d'essayer de comprendre le fonctionnement de ce lieu pour pouvoir analyser ce qui serait essentiel à mettre en place; les relations ou connections entre tout être vivant présents, qui sont tous des éléments à part entière de ce système, que se soit dans la nature ou dans l'organisation sociale (même si véritablement il n'y a pas de dissociation à faire, l'humain étant lui même un élément à part entière de la nature.)
Quand je suis arrivée j'ai remarqué qu'il n'y avait pas vraiment d'organisation, les volontaires menaient leur journée comme ils l'entendaient, sans forcément prioriser les tâches, sans vraiment savoir ce qu'ils faisaient non plus. Le propriétaire les aiguillait un peu mais n'était pas vraiment présent. Il y avait bien l'un des employés qui était là pour essayer de cadrer un peu, et nous montrer ce qu'il fallait faire mais lui même avait tellement de travail, qu'il avait peu de temps à consacrer aux bénévoles bien qu'il faisait du mieux qu'il pouvait. Cela se ressentait bien sur la ferme en général malgré sa volonté de bien faire. En effet 22 hectares dont 5 réellement à entretenir c'est beaucoup et surtout quand on ne fait pas appel ou peu à la mécanisation pour nous aider, à part un rotofil ou deux, c'était surtout la machette l'outil principal et dans presque tous les cas de figures… Quelle énergie il faut pour entretenir cette ferme ainsi qu'une bonne organisation et un bon suivi. 

J'ai donc beaucoup observé, entretenu au début à l'aide de deux autres volontaires, puis j'ai essayé de m'imprégner du lieu de le visualiser dans sa globalité pour comprendre les connections de tous les systèmes déjà mis en place. 

Avec l'un d'eux on a commencé à mettre en place une organisation, c'est à dire, à zoner les parties de la ferme, créer une carte pour que les nouveaux volontaires puissent s'orienter, organiser des réunions chaque semaine pour parler de l'évolution et du chemin qu'on voulait prendre, des travaux à faire...
Nous avons créé un lieu que nous appelons "la Bodega" qui nous sert de rangement, mais de QG aussi ! On y organise tout, on y range tout! Outils, graines, alimentation pour les animaux et on s'y réunit le matin pour organiser la journée avec les travailleurs et les volontaires de la ferme.

Comme je le disais plus haut,  je voulais rester 3 mois en tant que volontaire à Essence et puis continuer ma route vers d'autres fermes et paysage mais finalement le propriétaire m'a demandé de rester en tant que "manager de la ferme" et j'ai pensé que se serait finalement plus logique, que cela avait certainement plus de sens pour voir l'évolution de mon travail avec de la patience de rester dans le même endroit. 
Alors j'ai dit oui avec tout de même un petit pincement au cœur de renoncer à la découverte d'autres pays.
En tout cas me voilà partie dans l'aventure pour 2 ans dans cette ferme. 

MES PREMIERS CONSTATS, MES PREMIÈRES EXPÉRIENCES SUR LE TERRAIN.

Quand on a fini par trouver un début d'organisation qui tenait la route et qui pouvait être assuré et maintenu par tout le monde  on a développé en parallèle un grand "nettoyage" de la ferme, c'est-à-dire refaire les planches de culture convenablement, les aérés leur ramener du compost, du mulch pour relancer une dynamique de la vie microbiologique et protéger nos sols? ainsi que contrôler les herbes indésirables...  nous sommes également un écolodge et bon nombre de touristes viennent visiter la ferme alors nous n'avons pas le choix que d'entretenir les allées et planches destinés à la culture mais c'est aussi pour limiter la concurrence par exemple on désherbe manuellement autour des jeunes arbres (on amène ensuite une couverture végétale carbonée) et entre les rangs ou l'on cultive, même si je dois avouer que je préfèrerais avoir un jardin permaculture type jungle! Mais il faut s'adapter et cette démarche est intéressante, j'essaye de trouver un équilibre entre les deux. 


Je voulais aussi mettre en place une "signalisation" pour toute la ferme dans le but d' informer le plus grand nombre sur les arbres que nous avions sur le lieu avec leurs noms scientifiques et leurs noms communs. 


Ce qui n'a pas était du tout évident pour moi au début, c'est que je n'avais aucun référentiel sur rien et presque personne pour m'aider.
Je me lançais dans l'aventure complètement autodidacte avec le peu de connaissances que j'avais, donc il fallait que j'aille en permanence à la pêche à l'information, dans mes livres, sur le web ou encore me fier à mon instinct, mon intuition et mon observation. Essayer d'expérimenter  une multitude de choses différentes, se tromper, puis recommencer...  


La mise en place du maraîchage m'a demandé du fil a retorde, et m'en donne toujours, on a beau connaître les périodes de forte pluie, il n'en reste qu'on est toujours surpris, quand ça commence… Et là aussi il m'a bien fallut trouver des solutions que je développerais plus loin.
Les moments où je dois renouveler mes semis dans la petite serre pour assurer la production au restaurant... et oui ça aussi je n'en avais aucune idée, gérer les quantités...


J'avais aussi à gérer des volontaires pratiquement tous anglophone, moi qui suis toujours en plein apprentissage de l'espagnol ! 
Il m'en a fallut de l'énergie pour tenir la barre au début  avec toutes ces nouvelles responsabilités, et puis comme l'être humain s'adapte à tout... J'ai trouvé mes clefs...

Le propriétaire m'a donné aussi comme mission la réalisation du nouveau jardin forêt comestible que nous devions réaliser sur l'une des parcelles de la ferme. Rien que cela en lui même c'était un travail à part entière que je développerais également par la suite. 

Voilà ce qui était mes épreuves du début ! Toutefois ce fut très intéressant et cela m'a beaucoup apporté même si j'ai dû en fournir comme je l'ai dit précédemment beaucoup d'énergie et de patience aussi. Aujourd'hui j'ai un peu trouvé ma routine dans le travail et je suis beaucoup plus à l'aise dans mes prises de décisions. 

Mes différentes missions

Ici je reprendrais point par point tous les projets, travaux, entretien, protocoles, stratégies que j'ai pu mettre en place ou réalisé avec la précieuse aide évidemment de mes volontaires.

La réorganisation à la ferme et les protocoles

Création du bosquet comestible et de son design

Design de la serre en bambou et les plantes médicinales

Les circuits pédagogiques & fabrication du chocolat

La production

Les volontaires

Organisation & protocoles

Après avoir analyser la situation à la ferme j'ai pensé qu'il serait judicieux voir primordial d'avoir une traçabilité de tout les travaux réalisés quelque soit leur nature; les traitements au thé de compost ou soins à apporter aux arbres ou planches de cultures, ou sols à amender avec du compost, du couvert végétal à poser, des arbres à tailler, des fruits à récolter, des semis à faire, des plants à transplanter, des serres à réparer, des zones à arroser avec de l'eau normal ou l'eau des tilapias pleine de nutriments, des zones à désherber, nettoyer...bref la liste est longue et si on ne planifie pas une rotation et bien on peut vite s'y perdre!

De plus étant donné le turn-over qu'il y a à la ferme d'Essence. avec les volontaires, il me paraissait important de devoir économiser son énergie autant que faire se peut. En effet après avoir expérimenté le fait d'avoir des volontaires qui vont et qui viennent on peut vite s'user à répéter en détail les mêmes choses et on peut parfois manquer de temps, alors j'ai établis une stratégie qui venait compléter celle de la planification, un protocole avec tous les soins/traitements/travaux expliqués et annotés pour que chacun puissent en plus de mes explications orales venir voir dans ce cahier pour avoir plus d'information est annoté dans le classeur de traçabilité ce qu'il a fait au cour de la journée. 

Nous avons beaucoup d'anglophones et les employés ne parlent qu'espagnol alors ce protocole je l'ai traduis dans les deux langues pour qu'une fois que je partirais qu'il puisse subsister une continuité dans la traçabilité et dans les rotations des travaux effectués, toujours dans l'idée de mettre en place des système pérenne qui fonctionnent presque de manière auto-suffisante. Mon objectif était que n'importe qui qui viendrait dans la ferme puisse de suite savoir ce qu'il y a faire sans presque rien demander. 

Avec l'aide de volontaire on a réalisé une carte de zonage qui ne reprend pas nécessairement les principes de zonage conventionnel de la permaculture. Le design étant déjà fait depuis quelques années, ce zonage là nous servait surtout pour nous repérer, et pour définir ensemble de quoi on parlait, et encore et toujours cela nous aide dans notre traçabilité. 
Après avoir défini les zones on a numéroté chaque planches de cultures, de chaque zone. Il était devenu facile de se dire par exemple : "Zone 0 lit 1 on doit réaliser tel ou tel travail"
Avec la carte du zonage on pouvait s'orienter et avec les cartes de chaque zone on savait ce qu'il était entrain de pousser dans la planche de culture. 

Pour m'aider à organiser mes journées et celle de tout le monde à la ferme j'ai aussi fait l'acquisition d'un tableau ! Diviser en plusieurs cases: les travaux du jours/ de la semaine, les projets à venir, les achats à réaliser pour nos besoins (graines, alimentation des poules), qui est en charge de quelle zone de manière général, et la composition de la récolte du jour convenu préalablement avec la cheffe cuisine de l'écolodge. 


LA TRAÇABILITÉ

Pour fluidifier la communication entre tout le monde, et faciliter la planification de nos travaux, cela s'est révélé vraiment positif.

Toutes les planches de cultures de chaque zone de la ferme y figurent

Le protocole est en anglais et espagnol car c'est principalement avec ces deux langues que je travaillais au Costa Rica

Qu'est ce que le Zonage ?

UN PRINCIPE DE CONCEPTION

De manière général et "conventionnelle" le zonage est pensé et designé avant même le tout début de la conception. C'est lui donne une sorte d'impulsion ou de transition au début de notre projet.
En effet une fois qu'on a analysé et défini:
quel projet on voudrait réaliser,  quels sont nos besoins, quelles sont les autres personnes intégrées au projet, quels sont les besoins des autres porteurs de projet, quelles sont nos ressources sur le lieu, fiduciaires ou matériels ou personnelles (comme les compétences de chacun) quel est notre budget, la gouvernance et les statuts juridiques, quelles sont les limites/contraintes réelles ou immatérielles.
Il faut également réaliser le bilan des caractéristiques du site.
Il faut lister toutes informations importantes qui nous aideraient à assembler les pièces du puzzle lors de la future création du design: comme l'historique du site, le climat, les microclimats aux différents endroits sur le site, la topographie, l'hydrologie, répertorier la faune et la flore, le sol et son état, les accès déjà présents et les futurs accès,
les services locaux, les réseaux existants, comment on va s'intégrer à notre territoire, examiner s'il y a des contraintes au niveau du plan local urbanisme...
Des outils nous aide à lister toutes ces information comme la méthode OBREDIME, qui nous guide pas à pas. 
(voir la rubrique mes articles)

C'est seulement à ce moment là qu'on arrive au zonage du site; le principal objectif du zonage c'est l'économie au sens large.  
On va concevoir un système global, des sous-systèmes des synergies entre eux qui font le système global. 
Pour ce faire on va essayer autant que possible de respecter l'un des principes de la permaculture qui est: qu'un élément doit avoir plusieurs fonction, et qu'une fonction doit être assurée par plusieurs éléments, toujours dans un souci de résilience, et de pérennité mais aussi d'économie. 
On va placer les éléments de notre système de manière à:
réduire les consommation d'énergie, réduire le nombre et la longueur de nos déplacements.
Il y a deux critères à prendre en compte: 

- le nombre de fois par jour où on a besoin de rendre vers un élément

- le nombre de fois où cet élément a besoin de recevoir notre visite


Concrètement : 

Zone 0 : on y retrouve en général la maison, ou les différentes habitations, (il peut y avoir plusieurs zones 0), la serre des semis, une cabane à outils. La zone 0 est un centre d'activité et de vie importante. 

Zone 1 : les éléments ayant besoin d'être vu, visité ou entretenu de manière quotidienne, comme la serre, le potager en production intensive, le compost. 

Zone 2 : on place ici des éléments qui ont besoin d'être vu 1 à 2 fois par semaine comme un verger, des arbres/haies fruitières, potager de plantes vivaces. 

Zone 3: cette zone comprend tout ce qui a des besoins périodiques, comme le grandes cultures. 


Zone 4: Ce sont les grands arbres et plantes sauvages comestibles qui peuplent cette zone, elle demande peu d'entretien. 

Zone 5: c'est une zone très importante et primordiale bien qu'elle soit complètement laissée à la nature. On y fait aucune intervention c'est une zone témoin qui nous montre ce qui se passe dans notre écosystème environnant, elle nous permet de s'y balader et de constater les changements de notre environnement. Chaque design doit comporter une zone 5 en permaculture. 


Pour conclure, plus on s'éloignera de la zone 0 plus on diminuera les visites et le temps de travail dans chacune de ces zones. 

Le zonage à Essence Arenal

LA ZONE 0

Nous avons comme j'ai pu le dire réorganiser la ferme par zone, nous avons définit les limitations de chacune d'entre elles afin que tout le monde puisse s'orienter.


Cette zone, c'est le centre de tout à la ferme; notre lieu de vie où se trouve nos tentes, la douche, la cuisine, la serre des semis et pépinière, la piscine mais aussi "la bodega" notre QG pour organiser notre travail, le stockage pour l'alimentation des animaux et des outils et le tanque tampon de l'eau des tilapias. Elle représente réellement l'endroit où l'on passe le plus clair de notre temps. 

La zone 0 c'est aussi un mini jardin-forêt où tout pousse sur plusieurs strates. Nous avons la strate des grands arbres, comme les moringas, les guanabanas (corossols), certaines agrumes, et les arbres de strate plus basse comme les cacaotiers, les cafeiers, d'autres agrumes comme les kumquats mais aussi des végétations type buissonnant comme le catuk ou du mûrier noir. Ces arbres formant un mini forêt jardin se développent dans une zone assez humide. Il y a un microclimat propre à cette zone. 
Au pied de ces arbres nous avons des planches de cultures sur buttes HugelKultur. Le principe de ce genre de butte est d'enfouir de la matière organique :
on creuse un trou là où on décide faire notre butte et on va venir déposer des grosse pierre/roches pour drainer puis du bois de tailles différentes buches et autres branchages, puis on recouvrira sur plusieurs couches superposées fumier, foin, ou autres matière organique.
Dans cette zone nous avons 9 lits dont 4 sont des buttes HugelKultur. 

Le but de ce genre de but est d'avoir une planche de culture auto-fertile pendant une quinzaines d'années en moyenne, en effet pendant que la matière organique se décomposera elle apportera fertilité et matière organiques aux productions implantées. 
De plus le bois et autres matières organiques vont maintenir une humidité constante comme une éponge.
Je vous mets ici en lien un site pour comprendre comment réaliser et à quoi sert ce genre de butte.
https://www.permatheque.fr/2015/02/1

8/la-butte-hugelkultur/

Je ne pense pas qu'il fut réellement judicieux de mettre ce genre de buttes à cet endroit là précisément, car malgré la pente douce qui aurait pu justifier leur implantation, le fait qu'elles retiennent l'humidité n'était vraiment pas souhaité. 
J'aurais mis en place des buttes drainante à cette endroit là, et je n'aurais pas enterré du bois. 

Dans cette zone on retrouve aussi un tanque qui distribue l'eau des tilapias qui est riche en micro-organismes, mais aussi notre zone à composte.
Dans cette zone on a aussi la cuisine de la ferme où se déroule les tours pour la fabrication du cacao.

Dans chacun des lits, nous plantons  différents légumes et réalisons différentes associations sur plusieurs strate comme toujours. 
Dû à l'humidité nous y avons planté du gingembre et du curcuma, laissé courir des cucurbitacées en association avec du maïs et des fabacées. 

LA ZONE 1

La zone 1 comprend le lac des tilapias, un jardin-forêt, et l'un des espaces où l'on cultive que l'on appelle "le gallinero" ou le poulailler. Il y a aussi un espace protégé par un toit où nous avons placé deux ruches. 

Cette zone nous demande tous les jours notre attention puisque on y retrouve nos animaux et il faut les nourrir tous les jours bien évidemment. Nous avons 40 poules que nous nourrissons deux fois par jour et nous leur amenons même nos sots de compost qui viennent de la cuisine du restaurant. 

Tout les 2 ans nous effectuons une rotation, c'est à dire que là où les poules se déplacent actuellement nous allons créer de nouvelles planches de culture. Nous faisons cela car pendant ces deux années, elles auront nettoyé de leurs parasites et fertilisé les sols et qu'elles auront enrichi principalement en azote. Réciproquement là où nous avons nos planches de cultures actuellement elles viendront aussi enrichir et éliminer les parasites de cette zone pendant deux ans. 

J'ai décidé dans le jardin du poulailler d'encadrer mes lits avec du bambous, une de nos ressources que nous avons en abondance dans la ferme.
Pourquoi ai-je fait cela ? Et bien pour plusieurs raisons... En réalité j'avais plusieurs problèmes auxquels je devais répondre.

  • Du fait d'une légère pente, les fortes pluies venaient constamment lessiver toute la bonne terre fertile et toute forme de vie de mes planches de cultures, emmenant tout avec elle, même le paillis composé de divers matériaux pour qu'il y est plus de poids. Une fois le paillis partit, la terre se compactait n'ayant plus de protection et comme elle était extrêmement argileuse… Je vous laisse imaginer…  

  • Quand ce n'était pas la pluie c'était le vent qui emmenait avec lui le mulch (paillis).

De plus je pensais à une autre stratégie pour une future rotation afin d'enrichir encore plus nos planches de cultures. En effet quand on effectuerait la rotation (quand les poules viendraient à l'endroit où nous cultivions et que les planches de culture seraient de l'autre côté) on viendrait verser les sots de compost à l'intérieur de ces mêmes planches de cultures encadrées de bambous. On y amènerait d'une part de la matière organique venu des restes de la cuisine mais en plus les poules finiraient le travail en venant fertiliser spécifiquement ces endroits, en amenant leurs fientes mais aussi en griffant et aérant le sol dispersant tout autour. 


Dans "le gallinero" il y a 23 planches exactement avec toute sorte d'ensoleillement et microclimat différents ce qui nous permet de jouer avec le type de végétaux que nous cultivons: ananas, curcuma, épinards tropicaux, cèleri, tomate, gotu kola, moutarde, bourrache, laitue tropical, poivrons, des aromatiques, ... j'ai également implanté des papayes, des piments, des gandul... un vrai mélange de tout.

PETITE VIDÉO ZONE 1 "EL GALLINERO"

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LE BASSIN DES TILAPIAS

Dans ce bassin nous essayons de contrôler la population des tilapias autour de 50 individus. Les poissons ne sont prélevés que rarement et donné aux employés ou aux villageois car le restaurant étant végétariens nous ne consommons pas ces derniers. 
Ce bassin est alimenté par l'eau de la montagne laquelle est raccordée à celui-ci. 
Nous ne faisons donc pas d'aquaculture, l'eau nous sert d'engrais pour nos arbres et nos planches de culture. 
Il faut toutefois faire attention d'avoir au sein de ce système les bactéries qui permettent de changer l'ammonium (nocif pour les plantes) en nitrate, qui lui est assimilable par les plantes et qui sert de nutriment pour leur croissance. 

 
Pour contrôler l'état sanitaire de l'eau nous faisons des tests régulièrement en plus d'aérer de quelques minutes tous le jours notre bassin. En effet nous ouvrons les vannes ! La vanne qui permet de remplir le bassin est ouverte ainsi que celle qui sert à le vider dans un tanque. 
Arrivé à ce point deux choix possibles: 

- Soit l'eau est dirigé grâce à une pompe vers un autre tanque plus en amont et au centre de la ferme ce qui permet par la suite d'irriguer toutes les diverses zones. 
- Soit nous laissons s'écouler l'eau en contrebas dans le lieu qui sert de compost pour les déchets verts. Nous arrosons par dispersions tous les branchage venant des taillages, élagages qui se décomposent ici avec le temps en leur amenant en plus l'engrais des tilapias. Le surplus s'écoule un peu plus pas dans un creux ou nous récupérons la terre de la montagne comme nous l'appelons. 

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LE COMPOST

Nous faisons et utilisons plusieurs compost différents pour des situations différentes. 

  • Le compost des déchets verts arrosé directement par l'eau des tilapias comme nous l'avons vu plus haut

  • Le compost des toilettes sèches que nous mettons seulement au pieds des fruitiers après deux ans de décomposition

  • Le compostage direct sur les planches de cultures​​

  • Un compost que nous préparons, riche en plusieurs éléments: ​


Notre zone de compost se trouve dans la zone 1 à la frontière de la zone 0 protégé par un toit. 
Pour réaliser ce compost:

Nous mélangeons plusieurs composants, le fumier de cheval riche en potassium en matière organique mais pauvre en azote. Le fumier de cheval est intéressant car il est très équilibré et il allège les sols donc favorable au terre argileuse ce qui est notre cas à Essence Arenal. 
Nous récupérons le fumier de cheval chez un voisin qui a un élevage et pour éradiquer les pathogènes nous le laissons se décomposer plusieurs mois (il est en général prêt en 3 mois et son rapport C/N=10, similaire à celui d'une forêt). Ce processus est très important car il peut être source de contamination pour l'homme et pour les cultures. 
Le fumier de poule qui a une haute teneur en azote, et contient également magnésium, phosphore et potassium. 

Tous les fumiers d'animaux sont soumis à la même méthode de compostage ils doivent être mélangés à d'autres éléments, toujours aérés comme le compostage des déchets verts, en effet il est bien de l'aéré toute les 6 semaines pour préserver les micro-organismes aérobies et pour relancer le processus de fermentation.

Mélanger les éléments participe à une meilleure fermentation et la chaleur générée par cette fermentation permet de détruire les agents pathogènes, la température doit être maintenue à 50°C pendant au moins 6 semaines. 
C'est l'abondance de la matière organique qui provoque une explosion démographique des micro-organismes qui interviennent dans la décomposition des végétaux.

Pour cela nous rajoutons le compost des déchets verts de la zone des tilapias vu plus haut ainsi que des feuilles de tournesol mexicain que nous avons haché préalablement pour faciliter son incorporation au mélange. 

Il est important que le mélange reste humide pour le développement des micro-organismes, et pour cela comme notre compost reste stocké sous un toit comme nous avons régulièrement de la pluie, nous avons décidé de l'arroser avec l'eau des tilapias que nous stockons plus haut dans un tanque. 

Une fois que nous avons ces trois tas bien distincts, nous allons les mélanger en procédant couche par couche dans des proportions égales pour le fumier de cheval et le compost de terre des tilapias, et la moitié de cette dose pour le fumier de poules, puis nous ajoutons une couche de coquille d'œufs broyées
qui apporte du calcium et autres minéraux, garde l'humidité et le milieu alcalin.
Puis nous nous ajoutons de la cendre qui amène principalement du potassium mais aussi du calcium et du magnésium mais il faut faire attention à limiter les doses à raison de 100 g/m²/an.
Puis notre dernier ingrédient c'est le son de riz qui nous sert aussi à garder l'humidité du tas de compost et qui est un habitat pour les micro-organismes.

Nous répétons l'opération d'empiler les couches jusqu'à ce qu'on ait terminé tous les tas. Puis on arrose généreusement avec l'eau des tilapias. 

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LA ZONE 2

Cette zone comprend une bananeraie et d'autres arbres fruitiers qui font partis de la fin du "boulevard d'arbres fruitiers" Entre les bananiers j'ai voulu commencer à créer de nouveau lits de culture qui sont au nombre de trois aujourd'hui ces grandes planches de culture ont été amendées avec du compost et recouvert de paillis fait avec des feuilles de bananiers principalement.
Dans cette zone on a amené pas mal de compost aux arbres, et on réalise des traitement par pulvérisation foliaire au thé de compost une fois par semaine, sur chaque arbre.

Notre préparation nous la réalisons avec : 
Terre de la montagne (2 pelles) (riche en humus/micro-organismes)
Nous récupérons la terre de montagne en aval de notre zone de compost des déchets verts, là où nous laissons s'écouler "l'eau des tilapias".
Fumier de poule (2 pelles) (riche en azote contient également du magnésium, phosphore, potassium idéal pour le développement du trichoderma et donc les micro-organismes.
Eau de pluie (2 seaux) (surtout eau non chlorée)
Levures (90 grammes)
Mélasse de canne à sucre (ressource de la ferme) (nourrit les micro-organismes)
Trichoderma (55 grammes) (agents de lutte biologique contre un large spectre de pathogènes, mais ils révèlent aussi être un formidable stimulateur de croissance renforçant le système racinaire donc la structure du sol, et optimise la production.)


Nous mélangeons pour aider l'extraction des micro-organismes qui se trouve dans la terre de montagne, on oxygène à l'aide d'une pompe pendant 24 heures (fermentation aérobique) ce qui favorise le développement de ces derniers, en plus de l'apport de la mélasse.


Le thé de compost favorise l’activité biologique du sol, il améliore sa structure, en évitant que le sol se compacte, il active aussi  la décomposition des résidus végétaux tout en créant une barrière protectrice autour des racines des plantes cultivées les aidant à lutter contre les agents pathogènes.


Il s'utilise dilué : un volume de thé pour 10 volumes d'eau par pulvérisation foliaire sur les arbres.

Nous appliquons ce thé de compost dans toutes les zones et sur tous les fruitiers de manière hebdomadaire. 

Dans la zone 2 j'ai également réalisé une taille qui n'avait pas été faite depuis au moins 4 ans. 

LA ZONE 3

Cette zone est celle des serres qui sont au nombre de trois.
A mon arrivée dans la ferme les serres étaient cassées, il n'y avait plus rien pour les maintenir, plus de bâche pour les couvrir... il n'y poussait plus grand chose... c'était abandonné par manque de temps.
J'ai donc voulu procédé par étape ; d'abord on a aéré le sol puis on l'a amendé avec du compost, et enfin pailler pour chacune des serres. Nous avons refait toute les armatures des serres avec de la canne "brava" qu'on trouve sur place pour l'une des serres mais pour les autres on s'est dit qu'il serait peut-être plus judicieux de faire avec des barres de fer avec que ça dure dans le temps! Puis la bâche c'est de la récupération. Ensuite, comme les planches de cultures sont en forme de butte j'ai voulu garder la terre sur le dessus et qu'elle soit maintenue par des tiges de tournesol mexicain ou le Tithonia; mais attention ça peut devenir vite envahissant le tournesol mexicain alors prudence mais il faut savoir que dans ces feuilles c'est une vraie mine de nutriments en plus de rajouter de la biomasse à cette endroit. 

De plus le Tithonia agit comme un pesticide naturel, là où il est planté, les végétaux ne sont pas attaqués par les insectes, et il se trouve qu'à cet endroit là dans la serre n°1  j'avais une fourmilière géante et vorace de Atta cephalotes, ou fourmis coupeuses de feuilles, ou encore  champignonnistes. Ces fourmis ont la particularité de découper des morceaux de végétaux qu'elles utilisent pour la culture d'un champignon symbiotique qu'elles font pousser au sein de leur fourmilière et qui sert d'apport nutritif pour la colonie, et plus particulièrement pour les larves. La population a réduit de manière significative mais n'est pas totalement disparue. 

Dans tous les cas le Tournesol mexicain est une providence pour les terrains pauvres, ses propriétés lui permettent d'être utilisé pour améliorer les sols auxquels il apporte de l'azote et du phosphore. Le Tithonia se contente d'un terrain quelconque pourvu qu'il ne soit pas asphyxiant. Jeune, il aime l'eau, mais une fois établi, il est très résistant à la sécheresse. 
Je me servais également de ses feuilles comme paillis pour le serres. 

Enfin, nous avons ajouté dans cette zone un système d'irrigation automatique pour chacune des serres.
Nous y avons cultivé en priorité tout ce qui pouvait craindre les fortes pluies, des variétés de tomates, des poivrons mais aussi des plantes médicinales et aromatiques. 

LA ZONE 4

Comme touts les autres zones la zone 4 a fait l'objet de toute notre attention. Nous avons d'abord nettoyé, désherbé manuellement, aéré les planches de culture et ajouté du compost. Nous avons également nettoyé de leurs mousses les arbres fruitiers, nous les avons également taillé et apporté du fumier de cheval ( 1 à 5 kg/m²/an) réparti tout autour sur un large diamètre. 
Cette zone est située sur une forte pente, nous avons donc créé des terrasses pour pouvoir cultiver: courgettes, concombres, curcuma, radis, hibiscus rouge, manioc, persil… 
Mais c'est surtout une zone que nous avons choisi pour planter exclusivement des arbres fruitiers dans le futur. Une large bananeraie s'étend, et entre ces bananiers poussent mangoustans, avocatiers, citronniers caviar, kumquats, canneliers, orangers... Il y avait plus de sens à mon avis de remplacer petit à petit les planches de culture par une grande forêt-jardin à cet endroit vu son emplacement, sa pente et sa grandeur. 

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Design de la serre ronde et les plantes médicinales

LA ZONE DES PLANTES MÉDICINALES

Cette zone était l'un des projets les plus important que j'ai mené depuis presque son tout début. La serre aux plantes médicinales. De la réalisation de sa structure, en passant par la création du design des planches, le choix et l'implantation des plantes, à la production, et enfin la transformation des produits médicinaux, j'ai pu participer à toutes ses étapes et même donner l'impulsion à ce projet. 
Quand je suis arrivée cette serre était comme vous le voyez sur cette photo à gauche. La structure de base était faite mais pas terminée, le projet avait été laissé de côté depuis deux ans attendant que quelqu'un puisse continuer ce qui avait été commencé.
Ci-dessous, vous verrez les étapes de sa fabrication en photo. 
En amont de la serre dans la pente nous avons planté plusieurs arbres de différentes variétés, macadamia, yuplon, caimito, mimbro, hibiscus, mimosa, sambucus, croto draco, triumfetta semitriloba, papaye, et différentes agrumes, jacquier... 

ÉTAPE PAR ÉTAPE...

Une fois la structure terminée une bonne fois pour toute on a pu enfin commencer à créer nos planches de cultures. 
On a doublement bécher le sol, apporter notre compost habituel, avec beaucoup de tournesol mexicain, et arrosé intensément. On savait que cet endroit était sec et pauvre, et qu'il nous faudrait du temps pour relancer la vie biologique du sol. Il nous a fallut apporté une quantité de matière organique non négligeable.

Petite balade parmi les plantes médicinales, nos plantes "mères", le but était de protéger ici toutes les variétés choisies et de les bouturer pour pouvoir les reproduire à d'autres endroits de la ferme toujours dans le but d'avoir un environnement le plus diversifier et robuste possible.
Ci-dessous un document qui liste chacune de ces plantes, il est  en anglais car il était destiné aux volontaires de la ferme majoritairement anglophones! 
Dans ce document j'ai répertorié les caractéristiques de plantation, de multiplication, les soins à apporter, les propriétés, l'utilisation et les doses. 

TRANSFORMATION DES PLANTES MÉDICINALES

Après tout ce travail réalisé préalablement on arrive enfin dans le vif du sujet, et ma partie préférée puisque c'est le moment de transformer nos plantes en teinture mère.
Un procédé facilement réalisable et plutôt rapide.
Une teinture mère sert aux mots du quotidien, insomnie, troubles digestifs, règle douloureuse, désinfecter des plaies... il y a une plante pour tout ! 

Une teinture mère c'est une macération de plantes dans de l'alcool. ( Plantes fraîches de préférence pour en extraire plus de vertus, par soucis de conservation, pour récolter de plus grandes quantités et pour pouvoir les moudre, j'ai choisi de les sécher. )
On laisse donc les plantes macérer dans l'alcool pendant trois semaines,  un mois dans un coin sans lumière et plutôt chaud ou température ambiante. 

On va donc préalablement les sélectionner, les laisser tremper et les nettoyer puis les sécher. J'en ai eu là aussi du fil à retordre. J'ai dû jeter plusieurs fois certaines productions car une première fois, un rongeur est venu et a contaminé cette dernière. J'ai donc changé d'endroit de séchage, ensuite ce fut un oiseau.... jusqu'à ce que je trouve enfin le moyen de protéger complètement mes séchoirs. La nature est partout omniprésente ! Il faut toujours redoubler d'effort et de stratégies pour arriver à ce que l'on veut au final, mais c'est bien de pouvoir apprendre de ses erreurs et de se remettre toujours en question, ça fait parti de l'apprentissage et du jeu. Après il faut aussi savoir partager avec tous les êtres vivants qui nous entourent, n'est-ce pas un des principes de la permaculture? 

Une fois que nos feuilles sont séchées? 
C'est le moment de réaliser la teinture mère!  
Comment ? 
Pour cela il vous faudra;
un bocal hermétique (plus il est sombre mieux c'est), de l'alcool fort (au moins 40°vodka, rhum…), une balance et la fameuse plante sélectionnée. 
Il faut savoir que pour 100 g de plantes, il faut 500 ml d’alcool. (Pour les plantes séchées c'est 50 g pour 500ml)
Introduisez les plantes dans le contenant, recouvrez de l'alcool, remuez en même temps.
Fermez bien de manière hermétique, et laisser reposer la préparation pendant 3 semaines au moins. 

La macération terminée, venez filtrer à l'aide d'une passoire, moi j'aime bien utiliser un tissu propre ou un filtre à café pour pouvoir presser le plus possible afin d'extraire un maximum de teinture. 

Placer la teinture dans un flacon avec une pipette, mettez une étiquette avec le nom de la plante et datez-le.
Les doses à prendre dépendent des plantes utilisées pour élaborer sa teinture.  



FICHE TECHNIQUE DES TEINTURES

Pour chaque teinture de plantes réalisé j'ai élaboré une fiche technique en anglais pour les clients de l'écolodge car nos teintures étaient commercialisées au restaurant et spa de l'écolodge.

FICHE TEINTURE GOTU KOLA

FICHE TEINTURE MÛRES/ MULBERRY

TEINTURE DE DORMILONA/ MIMOSA PUDICA

TEINTURE D'ECHINACÉE/ ECHINACEAE AGUSTIFOLIA

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El bosque comestible

Le propriétaire m'a donné pour mission quand je suis arrivée à la ferme, de réaliser un nouveau jardin-forêt sur une parcelle d'environ 1250 m² derrière la zone de 2 de la ferme. C'était la première fois pour moi que je réalisais une conception et que je la menais du début à la fin. 
C'était une expérience qui me permettrait de me faire la main sur la création du design mais aussi sur la mise en place.

Qu'est ce qu'un jardin-forêt ou une forêt-comestible ?
Le terme a été inventé par Robert Hart dans les années 1980, il a réalisé l'une des premières forêt-comestible de Grande-Bretagne. 
L'objectif est d'imiter la nature, ce qui se passe réellement dans une forêt, ou plutôt un jeune boisement naturel dans le but d'implanter sur plusieurs strates différentes, des essences d'arbres fruitiers de tailles différentes, des arbustes, des vivaces, des aromatiques, des grimpantes, des plantes couvre-sol, des légumes racines et même des annuelles de manière à optimiser l'espace sur une petite surface. Ce qui est intéressant dans la création d'une forêt comestible c'est qu'elle est créée en fonction des besoins et des envies de ses concepteurs.
Ces jardins multi-étages optimisent la photosynthèse, piègent le carbone dans le sol et sont auto-fertile de par leur régénération, de se fait leur entretien est plutôt limité, on essayera pendant la conceptio de placé les éléments de telle sorte que le système soit autonome le plus possible. (implantation de couvre-sol par exemple)
Il y a toute les raison d'intégrer une forêt jardin à son design global, c'est hautement nutrictionnel et varié, résilient d'un point de vue climatique et dans le temps, cela demande peu d'entretien (à part une taille de temps en temps si on a décidé de tailler) et en plus c'est beau ! 
 
Comment créer un jardin-comestible?
D'abord il toujours est conseillé, d'observer son environnement, ensuite seulement on définit son architecture, puis seulement après cela, on fait sa palette c'est à dire on sélectionne les espèces, les variétés. 
On fera les associations, combinaisons en fonction des besoins ainsi que pour limiter la concurrence, pour réaliser notre plan de plantation.
On veut aussi inciter l'arbre à prendre des bonnes habitudes dès le début, c'est pour cela qu'on essayera de l'associer directement à d'autres éléments afin qu'il descende bien profond son système racinaire. Il sera nécessaire d'accompagner les arbres et les plantes au début de leur plantation et pendant les premères années car elles ont besoin d'attention, mais il faut trouver l'équilibre afin de ne pas les rendre dépendantes non plus. 
Il faut aussi prendre en compte les réalités du terrain et s'adapter aux paramètres déjà sur place. 



QUELLES STRATÉGIES AI-JE MIS EN PLACE?

J'ai procédé par étape dans la réalisation du bosquet comestible: 


La parcelle était dans le temps pâturé par les vaches comme le reste de la ferme, les sols étant argileux sont à présent compactés.   
Le but est de créer un jardin-forêt comestible à cet endroit précis dans cette légère pente sur courbe de niveau afin d'éviter le ruissellement, aéré le sol, le décompacté, et ramener la vie dans le sol. 


Préalablement:
- Pour commencer, on a préparé le sol, on a semé un engrais vert (fabacées/brassicacée) sur la parcelle pour améliorer sa structure. On l'a laissé poussé puis on l'a coupé et laissé sur place pour couvrir le sol et amené de la fertilité durant la décomposition. 
Un engrais vert limite l'érosion grâce à ses racines en plus de décompacté. 
Les fabacées amène de l'azote prélevé dans l'air sous forme gazeux qu'elles transforment et rendent assimilable par les plantes une fois coupé. Alors que les brassicacées ont des racines pivotantes qui ramènent les minéraux à la surface lors de leurs décompositions. 

En parallèle : 

- J'ai listé tous les arbres et plantes et autres ressources de la ferme, puis sélectionné ceux qui étaient les plus intéressants pour nous, ceux dont la cuisine utilisait le plus ou ceux préférés par les clients au niveau gustatif.

- De cette liste j'ai ensuite recherché les propriétés de chaque arbre au niveau médicinale, leur utilisation mais aussi quelles sont les facteurs environnementaux propices à leur développement, ainsi que leurs besoins. (la liste est en espagnol car elle devait être utile pour les travailleurs de la ferme car ce sont eux qui entretiennent les arbres et non les volontaires)

- J'ai récolté les fruits pour en prélevé les graines et noyaux pour certains arbres ou bouturé.
Parfois pour une même variété je faisais les deux afin d'expérimenter pour voir ce qu'il fonctionnait le mieux. 
Il est important de savoir que le patrimoine génétique d'une graine, sera complètement distincte du patrimoine génétique de l'arbre d'où elle vient. Cela dépend des variétés, mais c'est d'autant plus vrai de manière générale pour les graines. Les noyaux ressemblent d'un point de vu génétique plus ou pied mère.
Il vaut donc mieux acquérir un pied bouturé ou greffé parfois qu'un semis.  

- Pour les semis et boutures, j'ai utilisé un mélange de terre de montagne et de compost, moins riche que le compost tout seul et drainant. 

- Nous avons utilisé des sacs en plastique noirs prévu à cet effet. 
Etiqueté, nommé et daté chaque futur arbre planté. 

La seule pépinière des semis à légumes ne suffisait plus nous en avons fabriqué une autre près de la bodéga dans la zone 0. En effet ce chemin étant emprunté tous les jours plusieurs fois par jour par l'ensemble de la communauté cela nous permettait de surveiller la croissance, et les éventuelles attaques par les ravageurs et de pouvoir intervenir rapidement. En zone tropicale, tout va très vite ! Il faut être en permanence sur le qui-vive. 

On s'est retrouvé avec plus de 150 arbres, plantes, arbustes…
Il y en avait assez pour en planter même dans d'autres endroits de la ferme. 

Retour sur le terrain:

- On a ensuite à l'aide d'un "niveau égyptien" moderne que nous avons fabriqué puis pris toutes les mesures de courbes de niveau de la parcelle. 
Au lieu du niveau égyptien traditionnel avec une corde et lesté par un plomb, on a remplacé par un niveau réel, ce qui nous a permis d'économiser beaucoup de temps étant donné la grandeur de la parcelle, attendre que la corde se stabilise n'aurait pas été très pratique. 
Nous avons marqué nos courbes à l'aide de bout de bois plantés pour les symboliser tout les 2 mètres. 

Le but serait de créer un design en arc de cercle en fonction de la courbe du soleil mais en se servant des courbes de niveaux, avec les arbres les plus hauts derrières au nord, nord-ouest. 

- En parallèle je réalisais le design sur papier du futur bosquet comestible en prenant en compte tout les facteurs environnementaux étudiés et connus à présent ainsi que les caractéristiques des arbres. 

Le jour de la plantation:
J'ai attendu d'avoir un terrain détrempé. 
J'avais besoin d'un petit sécateur, de vinaigre blanc, de pelles et d'un pralin. 
Le sécateur (il est important de désinfecter le sécateur avec le vinaigre blanc entre chaque arbre dans le cas ou il y aurait une maladie ou autre) sert à couper le chevelu racinaire, et ne laisser un peu plus de la longueur du pouce en racine, pour qu'une fois planter l'arbre fasse son système racinaire en priorité et ne végète pas. Ainsi on lui crée un stress qui fait qu'il va utiliser son énergie à recréer son système racinaire plus rapidement qu'il ne l'aurait fait normalement et s'implanter correctement dans son nouvel environnement.
Après cet étape on va tremper les racines dans un pralin qui a pour intérêt de protéger les racines de l'arbre du gel dans les climats froids, mais dans notre cas c'est avant tout pour réhydrater les racines, favoriser la cicatrisation des racines coupées et enrober les racines permet qu'il y ait moins de risques quand à la présence de poches d'air.
Il sert aussi à activer la croissance de par la présence de l'auxine, une hormone de croissance. 


Pour préparer mon pralin j'utilise
1/3 eau de pluie
1/3  terre argileuse
1/3 bouse vache

Dans laquelle on retrouve cette fameuse hormone de croissance l'auxine, si vous n'avez pas de bouse de vache vous pouvez l'auxine dans 

certaines graines germées comme les pois chiches ou les lentilles. 


Pour réaliser ce stimulant aux hormones de croissance:

Vous prenez 100 grammes de lentilles ou pois chiches et vous les laissez reposer recouverts d’eau dans un grand bol en verre aussi longtemps que nécessaire pour commencer à germer. A ce moment là, nous avons une explosion d’auxines dans ses cellules. Vous battez/mixez le tout puis vous le mélangez à deux litres d'eau de pluie de préférence. Relevez le pH il doit être à 5,5 environ, s'il est trop élevé ajoutez du jus de citron. Il faut bien remuer puis filtrer. 
Vous avez votre cocktail d'hormones à présent prêt à mélanger au reste du pralin. 

Il ne reste plus qu'à faire un trou à l'emplacement souhaité, 2 à 3 fois le volume des racines en tous sens. On évite de lisser les côtés et le fond avec la pelle au contraire on va chercher à créer des apérités dans le trou pour que la racine est plus tendance à aller chercher d'elle même et ne pas créer un effet "pot". 
On pensera à bien aérer le fond pour que se soit drainant. 

Quand on creuse on fera attention à ne pas mélanger les différentes couches, de la partie herbacée à la partie plus profonde. En effet la vie microbiologique du sol ne se mélange pas, chacun a son propre biotope. Quand on rebouchera avec l'arbre, il faudra donc mettre les couches de terre dans le bon ordre! C'est méthodique la plantation d'un arbre en fait!  

En zone humide, il est préconiser d'enterrer plus profondément au dessus du collet (jonction entre les racine et le tronc, c'est le léger bourrelet au dessus des premières racines).
Il faut bien tasser la terre au fur et à mesure pour que l'arbre ne bouge pas du tout, on doit pouvoir tirer dessus sans pouvoir aucunement le faire bouger. 

Sous nos climats il conseiller de planter lors de la période d'arrêt de végétation de novembre à mars hormis les périodes de gel ou vent fort.

Une fois mes jeunes arbres plantés, j'ai amené du fumier de cheval puis du compost à chacun d'eux. 
Les premières années ils demanderont de l'attention, comme désherber à leur pied sur 1 mètre de diamètre et amener du fumier (1 à 5kg/an) puis ajouter de la matière carbonée, couvert/ paillis afin d'éviter que les herbes indésirables ne se réimplantent et empêchent le développement de l'arbre. Ainsi on favorisera aussi le développement des champignons mycorhiziens qui aident de manière significative au développement de l'arbre lui-même. 

RETOUR ET CONSTAT 2 MOIS APRÈS LA PLANTATION

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LES MYCORHIZES

C'est le résultat de la symbiose entre un champignon et une plante, deux organismes différents qui tirent profit de l'association. 
Le champignon colonisent les racines de la plante par ses hyphes (fins filaments).

Que se passe-t-il lors de cette association mycorhizienne? 
Le champignon a des besoins qui lui sont propre, l'arbre aussi. 
L'arbre ne pouvant se déplacer, il échange avec le champignon 20% des sucres (glucides) de la photosynthèse ou des vitamines contre de l'eau et des nutriments tel que l'azote, ou le phosphore (souvent peu disponible dans le sol) ou autres minéraux venant de la roche. Ce sont donc les mycorhizes qui mettent à disposition cet élément pour les plantes. Les champignons vont en effet prospecter pour l'arbre et déplacer les nutriments en fonction de ses besoins. Ils sont capables de déplacer les nutriments sur plusieurs dizaines de mètres. 
Les mycorhizes s'établissent dans des endroits qui ne sont ni trop cultivés ni amendés. 
On parle donc d'association symbiotique, cette relation est bénéfique réciproquement.


Ces champignons sont essentiels dans une forêt, il faut s'imaginer que sous le sol c'est un grand réseau qui échangent des informations et des nutriments en permanence essayant de trouver l'équilibre. Une forêt saine aura forcément des champignons mycorhiziens qui peuplent les racines de ses arbres, ils finissent toujours par apparaître mais on peut essayer de les encourager à s'installer plus rapidement  par diverses méthodes.
On peut par exemple amener de la matière carbonée au pied des arbres mais attention à ne pas faire d'excès en créant une faim d'azote. 


La faim d'azote c'est quand les champignons et bactéries qui décomposent la matière carbonée vont chercher l'azote disponible dans le sol nécessaire à la digestion de la partie carbonée. 
L'azote n'est donc plus disponible pour l'arbre ou les plantes autour et c'est là le risque de créer une carence.


Pour limiter ces carences, il y a des stratégies qui peuvent être misent en place comme des plantes ou arbres fixatrices d'azote à proximité, répandre des engrais vert avant la culture, ou utiliser des purins d'ortie...



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LES TRAITEMENTS ORGANIQUES

Il faut d'abord garder à l'esprit que ce n'est pas parce qu'on utilise des produit venant de la nature, organique et sain qu'ils ne sont pas puissants et peuvent être dangereux. Il faut toujours les doser avec précaution au risque de tuer toute vie dans le sol ou même la plante. C'est toujours une question d'équilibre, d'expérimentation aussi et d'observation.
Il me paraît important de constater ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas, afin de rester dans une optique d'aggradation et ne pas s'entêter parfois à vouloir continuer un traitement, ce qui fonctionne bien chez le voisin n'est pas forcément vrai pour moi! 

Ils sont destinés à améliorer la nutrition végétale et non pas les caractéristiques du sol, il sont souvent riches en azote et phosphore. Ils sont justifiés en cas de carences ou de cultures exigeantes mais comme dit plus haut il est nécessaire de ne pas dépasser les doses au risque d'avoir le même effet que des engrais de synthèses.

Je vous laisse aller voir l'article sur la nutrition des plantes ou j'explique plus en détail leurs effets, et leur réalisation. 

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La production

QU'EST CE QUI EST PRODUIT À ESSENCE ARENAL?

Nous produisons une diversité de fruits et légumes à la ferme mais certainement pas en quantité assez grande pour pouvoir subvenir aux besoins de la communauté en plus des clients de l'écolodge. Nous avons pas mal d'intrants alimentaire en effet mais le but s'est de viser cette indépendance alimentaire au maximum, sachant qu'on continuera à se fournir à l'extérieur pour certains aliments comme le riz, un produit à la base de l'alimentation au Costa Rica et en Amérique centrale. 
Toutefois la ferme et le restaurant travaillent en lien pour prévoir ce que nous avons besoin et sommes capable de fournir dans la mesure du possible. 
Il y a aussi d'autres ressources que nous produisons non alimentaires. 

Pour lister notre production :
- œufs
- chocolat
- légumes et fruits variés
- tilapias
- miel
- teintures mères médicinales
- bambous pour les constructions

Je reste brève car chaque point est abordé en détail dans d'autres rubriques.


Circuit pégagogique & fabrication du chocolat

Durant les périodes touristiques, je m'occupais des Cacao Tour de la ferme, ce qui regroupait un tour découverte et pédagogique avec une petite initiation à la permaculture pour connaître les bases et la philosophie, une présentation des projets que nous étions entrain de mener, puis les explications sur le procédé de fabrication du chocolat, sa confection et enfin le meilleur moment, la dégustation en face du volcan.
Le tour durait 3 heures, on partait du restaurant de l'écolodge, on passait par le trail dans la jungle et on arrivait au milieu de la bambouseraie devant la serre médicinale. Le circuit pédagogique commençait ici avec les plantes médicinales. 
Nous partions ensuite faire le tour de chaque zone pour enfin arriver à la cuisine pour la fabrication du chocolat. 
Quand le temps se présentait, j'aimais leur faire découvrir l'extraction de jus de canne à sucre avec l'instrument artisanal "le trapichet", c'était ludique et plaisait aux petits comme aux grands, j'ajoutais ensuite le jus lors de la confection du chocolat. 

Fabrication du chocolat:
La première étape c'est de récolter les fruits mûres et ainsi de récolter les fèves puis de les nettoyer. 
Je les laisse ensuite fermenter dans de l'eau pendant une dizaine de jours afin de limiter l'amertume. 
Ensuite je les laisse sécher, au soleil, puis elles sont alors prêtes pour la torréfaction. 
Je les torréfie jusqu'à ce qu'on entende un bruit de petites explosions comme celle du pop corn! Le bruit de pop corn, signifie que la pellicule autour de la fève s'est fendue, et qu'on va pouvoir l'extraire plus facilement.
En général la torréfaction dure entre 15 et 20 minutes. Cette étape est assez importante en plus d'enlever le reste d'humidité dans la fève elle donne le goût.
Après avoir quitter la pellicule, on peut moudre les fèves. Il faut alors faire appel à la force des bras!
Une fois que notre poudre de cacao était prête je la mélangeais au jus de sucre de canne, de la cannelle… ou d'autres ingrédients selon les envies des personnes présentes. 
J'en faisais une pâte pour rendre la dégustation plus facile, puisque je confectionnais de petite boules à tremper dans de l'avoine ou de la poudre de coco, accompagnées de fruits de la ferme. 

C'était toujours un moment très agréable et plein de découvertes pour tout le monde, un véritable échange entre les personnes où on revalorisait le moment partagé. 
J'aimais dire pendant ce tour qu'il était important de se rendre compte à quel point l'alimentation est sacrée, et comment il est facile aujourd'hui d'aller acheter une plaquette de chocolat dans un super marché quand on voit le temps qu'il nous faut pour le fabriquer de manière artisanale. Cela repositionnait à sa place la valeur du chocolat qui était tant vénéré par les peuples mayas, il était même une monnaie d'échange. 

Hibiscus Rouge Ferme Essence Arenal_edit

Les volontaires

Quelle aventure de faire du volontariat! Je suis arrivée en tant que volontaire à Essence, et les deux premiers mois de découvertes ont été vraiment magiques, bien que l'arrivée un peu surprenante! Quand il a fallut accueillir, les volontaires, j'ai voulu vraiment qu'ils se sentent à l'aise, comme à la maison, car j'avoue que l'accueil que j'avais reçu ne m'avait pas vraiment donné envi de rester à la base! C'était pas vraiment cadrer, les gens devaient se débrouillaient, les tentes pas très accueillantes…  Si les personnes travaillant sur place ne m'avait pas donné envi de rester un peu plus je pense que je serais partie assez vite. Même les explications pour accéder à la ferme étaient vague. Je voulais que ça change tous ça. Je suis chargé des annonces sur différents sites internet de volontariat, créer un planning d'arrivée et de départ avec les spécificités des volontaires car certains d'entre eux pouvaient cuisiner ou donner des cours de yogas ou encore s'occuper de la réception. Cela dépendait des compétences et des envies aussi. 
J'avais déjà était seule pendant un mois et demi à la ferme au début où j'ai repris la gestion, par manque d'organisation il n'avait pas prévu d'autres personnes, et je dois dire que ce n'est pas simple de tout entretenir, j'en ai tiré du positif puisque je devais avoir une vision globale tout les jours, et je pouvais réellement évaluer le temps que les différentes tâches me prenait. Mais à part ça ce n'était pas évident! 
Plus question d'être seule, j'allais m'organisais de telle manière que je voulais avoir au moins deux personnes minimum en plus sur place. 
J'avais aussi instauré des règles de vie en communauté, enfin surtout en ce qui concernait l'hygiène; toilettes sèches, cuisine et douches, oui en effet on s'aperçoit que chacun à sa définition du respect de l'hygiène alors avec des règles communes c'est quand même plus facile pour tout le monde, il n'y a plus de malentendus ! Et tout le monde est content ! 


Le meilleur moyen d'apprendre c'est d'enseigner soi-même, et c'est vrai que les volontaires m'ont vraiment boosté, avec leurs questions, leurs attentes... Je voulais toujours leur donner le meilleur de ce que je pouvais leur transmettre il était hors de question de lésiner la dessus! Ils donnent de leur énergie et de leur temps ce qu'il y a de plus précieux alors je devais être à la hauteur et exigeante envers moi-même pour leur partager le meilleur de mes acquis.

C'est ainsi que s'achève mon expérience à Essence Arenal en Juin 2020, où j'ai pu vraiment explorer une multitudes de choses différentes. 
J'exprime une énorme gratitude envers les personnes qui m'ont donné ma chance d'expérimenter la permaculture en zone tropicale. Au delà de mon expérience professionnelle, je me suis trouvée une deuxième famille. 
Merci à eux. 

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